Quelques éléments d’histoire

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Le nom d’Empurany vient peut-être du latin « emporium ». Cela signifierait qu’il pouvait y exister un entrepôt après la conquête romaine. »

A l’époque gallo-romaine, le village était sans doute un lieu de transit ou de marché et peut-être même un entrepôt du port grec de Mysosco (Saint-Jean-de-Muzols). Des noms de lieudits tels  “La Naute” vont dans le sens de cette hypothèse. Le terme grec naútês vient de la terminologie grecque « naus », correspondant du latin navis, qui donne en français « navire » et « navigation ».

Jusqu’au dix-neuvième siècle, Empurany a gardé une tradition artisanale et industrielle actuellement disparue. Empurany comptait alors plus d’une dizaine de forges et plus de 2 000 habitants.

La première mention réelle d’Empurany date de 1280 quand Odon de Tournon reçoit la terre d’Empurany d’une certaine Sybille, héritière de cette seigneurie. Ce ne devait concerner qu’une partie du territoire, car il apparaît déjà qu’Empurany était partagé entre différents seigneurs vassaux des comtes de Valentinois ou rattaché aux pays de Pailharés qui deviendra un fief des comtes de Forez.

Ceci prouve d’ailleurs, à la fois l’ancienneté et l’importance d’Empurany. En effet, Empurany est également cité par Odon de Retourtour dans son testament de 1319. Il prévoit que le seul fils qu’il a alors, Jean, habitera Retourtour mais que s’il a ultérieurement d’autres fils, ils seront tous d’église et que l’aîné de ses fils cadets aura les revenus de la terre et du château d’Empurany.

Les Retourtour possédaient donc alors le donjon situé dans l’ancien fort. Alix de Retourtour apporte par son mariage en 1376, Empurany en dot à Jacques de Tournon. En 1414, Anne-Dauphine de Bourbon, héritière des comtes de Forez, accorde un « délai de fief » à Armand de la Roche pour son château d’Empurany.

Au Moyen Âge  Empurany était un « fort » ou  « castrum ». On voit bien encore, avec le tracé de la rue circulaire autour d’un noyau central englobant l’église, l’emplacement des anciens remparts. À cette époque les maisons constituant les remparts et proches du fort ne possédaient pas d’ouverture sur la rue. Les villageois n’y habitaient pas en temps  ordinaire, ce n’était qu’un lieu de refuge.

L’essentiel des traces du passé à Empurany

L’EGLISE SAINT-MICHEL

Il y avait à Empurany un prieuré, relevant des moines de la Chaise-Dieu, qui existait encore au début du XVIe siècle et qui devait être important car la redevance à l’archevêque de Vienne, en 1523, était élevée : 50 livres pour le prieuré et 25 livres pour l’église. »

Ce prieuré se trouvait dans l’enceinte du fort qui contenait ainsi la première église adossée à la muraille sud du fort. Il en reste deux travées de la nef et une chapelle du XIIe siècle avec sa voûte sur croisées de nervures rustiques retombant sur de curieux chapiteaux.

« Il est très probable que le clocher a été construit ultérieurement sur la base d’une tour de l’enceinte primitive du fort. L’église a été agrandie au XVe siècle avec la construction du portail actuel, des deux premières travées de la nef et d’une chapelle assurant la liaison entre le petite chapelle du XIIe siècle et le clocher. Cette chapelle, voûtée sur croisées d’ogives, comporte des écus en clef de voûte et sur chaque départ des nervures. Le portail n’est pas construit dans l’axe de la nef sans doute à cause de l’escalier d’accès à la tour-clocher dont on peut encore voir les traces. Il est d’ailleurs     curieux de constater que les deux premières travées de la nef ont été élargies par rapport aux autres pour tenter de       corriger ce désaxement. Au XVIIe siècle , trois chapelles de fondation sont créées sur le côté gauche de la nef dont une, avec de belles nervures, est datée sur la clef : BC 1673 ou 1679. C’est probablement à cette époque que le chœur, voûté en cul de four, a été repris. Devant l’autel se trouve une rare « pierre des morts » avec l’inscription AM 1656. il s’agissait     probablement d’une pierre tombale  placée au dessus d’un caveau. AM représentent les initiales de la personne enterrée et 1656 la date du décès. Certains supposent qu’il s’agirait de la tombe d’un personnage important du diocèse de Vienne, à cette époque, l’église d’Empurany n’était pas encore rattachée au diocèse de Viviers. »

« Au cours du XIXe siècle sont construites les chapelles de part et d’autre du chœur, celles de gauche étant prises sur les     anciens bâtiments du prieuré et celles de droite construites sur le cimetière et une tour-lanterne est élevée à la croisée du transept. Les murs nord, sud et est sont doublés ou construits afin d’assurer une bonne continuité architecturale de l’édifice «

LE FORT MEDIEVAL SITUE AU COEUR DU VILLAGE

Au Moyen Âge  Empurany était un « fort » ou  « castrum ». On voit bien encore, avec le tracé de la rue circulaire autour d’un noyau central englobant l’église, l’emplacement des anciens remparts. À cette époque les maisons constituant les remparts et proches du fort ne possédaient pas d’ouverture sur la rue. Les villageois n’y habitaient pas en temps ordinaire, ce n’était qu’un lieu de refuge.

L’histoire du fort médiéval en quelques dates :

1280/ 1283 : Sibylle d’Empurany, sœur de feu Guillaume Arnaud, dont elle hérite, donne à Odon, seigneur de Retourtour, tout ce qu’elle possède in castro de Inpuranio, in bonis, juribus, actionibus et requisitionibus pour 50 aurei (AN 513 AP 16)

1306 : Guigue, seigneur de Tournon, rend hommage à Pons de Fay, grand prieur d’Auvergne, pour le château d’Empurany (Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t. IV, n° 4714).

1319 : testament d’Odon, seigneur de Retourtour, Désaignes, Dunières, Beauchastel, Empurany et Nozières, en faveur de son fils Jean (ADA 1 E 1583).

1326 : hommage du seigneur de Retourtour au seigneur de Tournon pour les châteaux et mandements de Retourtour et d’Empurany (AN 513 AP 5).

Le plan cadastral de 1834 met clairement en évidence la présence d’une première enceinte réduite autour de l’église Saint-Michel et d’une seconde enceinte plus large

Aujourd’hui, certains éléments du fort et des remparts subsistent: les deux tours du fort reliées par une passerelle, la ruelle traversant le village ainsi que deux passages entre les maisons, l’un était l’entrée des remparts et l’autre la sortie vers Lamastre, le passage d’entrée des remparts est également accessible par la rue du du Ménestrier. 

La municipalité a décidé de lancer un projet de rénovation d’une des tours du fort et de ses abords en 2022 afin de conserver ce patrimoine historique et de restituer l’histoire de la commune à ses habitants.

L’ANCIENNE CROIX DU CIMETIERE

Cette très belle croix, très ancienne, probablement installée entre 1880 et 1890 était à l’origine la croix du cimetière situé sur le côté sud de l’église. Ses ornements évoquent le sacrifice du Christ et l’ Eucharistie avec les grappes  de raisin, le blé et le ciboire. Elle a été déplacée sur l’actuel  parking du village et restaurée en 2018.

Certains témoignages évoquent sa création avant la Révolution mais cette croix ne porte aucune date nous permettant de préciser son origine. Les autres croix de mission de la commune portent toutes une date : l’une se situe au lieu-dit « Le Grand l’homme » elle est datée de 1866, une autre se trouve à la sortie du village en direction de La Roue et porte la date de 1921.

UNE TRADITION ARTISANALE ET INDUSTRIELLE DU XV AU XXème SIECLE

« En 1464, on parle déjà de la forge des frères Faure qui est « pourvue d’une enclume, de marteaux, de tenailles et d’étaux » et qui se situerait au « mas de la Farge, connu sous le nom de la « Roa» . Au dix-neuvième siècle, Empurany avait une tradition artisanale et industrielle actuellement disparue. On y comptait alors plus d’une dizaine de forges, notamment dans le quartier « Le Bourg » et près de 2000 habitants. Le village était un grand centre de fabrication de faucilles, outils de prédilection pour les moissons ».

« La faucille de grande dimension remplaçait la faux trop encombrante dans le fauchage des talus ou à flanc de coteaux. Elle était très utilisée pour la récolte des lentilles du Puy et dans toute la Haute Loire. Sa particularité se trouvait dans l’empreinte formée à la sortie du manche, destinée à l’index du faucheur. Sa lame de 1.10 m la rendait délicate voire dangereuse à manier. On appelait « volant » la grande faucille ».

« Les forgerons d’Empurany fabriquaient des outils, en particulier des grandes faucilles, appelées Volans et sur lesquelles on peut lire les noms de Comte, Géri, Gervi ou Pailha, elles étaient émoulues sur des meules actionnées par l’eau du Doux ou de ses affluents qui traversent la commune ».

« Plusieurs hameaux de la commune ont encore des noms qui laissent supposer la présence d’anciens forgerons : La Faurie, Faure, Fauries. La tradition de forges à Empurany est très ancienne et a duré jusqu’au début du XXe siècle. Les forgerons  étaient implantés à Empurany même, notamment à la sortie du village sur la route d’Arlebosc, ou dans les hameaux environnants. Les faucilles étaient émoulues sur des meules actionnées par l’eau du Doux ou de ses affluents qui traversent la commune ».